Cette lettre d'Ian Anderson, président et chef de la direction de Trans Mountain, a été publiée à l'origine en tant qu'éditorial dans le numéro du 20 janvier 2022 du Globe and Mail.

La C.-B. devrait reconnaître les héros qui ont assuré le ravitaillement en carburant à la suite des inondations de cet automne.

Pendant 21 jours entre la fin novembre et le début décembre 2021, l’oléoduc Trans Mountain n’a pas fonctionné. La fermeture préventive de l’oléoduc à la suite de pluies abondantes et d’inondations en Colombie-Britannique et dans l’État de Washington représente la plus longue période de son histoire de près de 70 ans pendant laquelle l’oléoduc n’a pas livré de pétrole brut et de produits pétroliers dans cette province.

Les efforts héroïques et inlassables d’un grand nombre d’employé.e.s, de contractuel.le.s et d’entrepreneurs généraux en construction de Trans Mountain qui ravaillent sur le Projet d’expansion ont été reconnus en privé et en public par moi et par d’autres. Des centaines de personnes ont travaillé jour et nuit pour rétablir l’accès à l’oléoduc rendu impossible en raison de routes endommagées, de changements dans le débit des rivières et du mauvais temps. Nous avons déblayé des autoroutes, construit des ponts et géré des cours d’eau pour permettre l’accès à l’oléoduc et sa réparation – et nous avons travaillé en collaboration avec des représentants provinciaux et fédéraux et d’autres membres de l’industrie dans le but commun et désintéressé de faire ce qu’il fallait pour que les Britanno-Colombiennes soient de nouveau branchées.

L’histoire que très peu de gens connaissent, mais qu’il est important de raconter à mon avis, porte sur le travail qui s’est déroulé dans les coulisses pour que la province ne soit pas à court de carburant. Seule quelques personnes, jusqu’à présent, comprennent à quel point nous étions proches d’une situation très grave et critique – une situation qui aurait touché toutes les Britanno-Colombiennes.

Au cours des premiers jours de la fermeture, il est devenu évident qu’il faudrait des semaines, et non des jours, pour avoir accès aux routes nécessaire pour évaluer l’oléoduc avant qu’il puisse être remis en service en toute sécurité. Des représentants gouvernementaux, des médias et d’autres personnes m’ont demandé à maintes reprises combien de temps il faudrait avant que nous ne manquions de carburant en Colombie-Britannique. Ma réponse? Personne ne le sait – cela ne s’est jamais produit auparavant.

Pour comprendre l’approvisionnement en carburant disponible en Colombie-Britannique, il faut comprendre le rôle de l’oléoduc Trans Mountain. Construit en 1953, il s’agit du seul oléoduc à livrer des produits pétroliers dans cette province. En moyenne, l’oléoduc transporte 300 000 barils par jour en Colombie-Britannique et dans l’État de Washington et est responsable d’environ 90 % de l’approvisionnement en produits raffinés et non raffinés qui aboutissent dans vos réservoirs d’essence, alimentent les traversiers, permettent les interventions d’urgence et sont utilisés dans la chaîne d’approvisionnement sur laquelle nous comptons dans nos vies modernes pour l’épicerie, les biens et les services. Quand l’oléoduc a été fermé pendant les inondations, il est rapidement devenu évident pour toutes les personnes concernées que ce ne serait qu’une question de jours avant que la situation ne devienne critique.

Un groupe de représentants des gouvernements et de l’industrie, dont nous-mêmes, le gouvernement de la Colombie-Britannique, le gouvernement fédéral et des représentants des raffineurs et des fournisseurs de carburant, se sont réunis tous les jours pour examiner les options et trouver des solutions afin d’assurer le maintien de l’approvisionnement essentiel en carburant. Le gouvernement provincial a mis en place un rationnement de l’essence pour gérer la demande et s’assurer qu’il y en avait suffisamment pour la circulation essentielle, comme les véhicules d’urgence et le transport de la chaîne d’approvisionnement. Les fournisseurs locaux d’essence ont travaillé ensemble pour s’approvisionner par barge et par rail afin de remplacer l’approvisionnement qu’ils recevaient normalement par oléoduc. Ce ne fut pas une mince affaire, et il a fallu la coopération, le dévouement et la vision de nombreuses personnes autour de la table pour que les Britanno-Colombien.ne.s puissent poursuivre dans la mesure du possible leur vie quotidienne « normale », tandis que les choses étaient loin d’être normales.

Alors pourquoi raconter cette histoire maintenant?

L’oléoduc Trans Mountain a été remis en service en toute sécurité le dimanche 5 décembre, et les niveaux d’approvisionnement en essence et en pétrole brut des clients de Trans Mountain sont revenus à des niveaux presque normaux en l’espace d’une semaine. En racontant publiquement cette histoire, j’espère faire savoir aux Britanno-Colombien.ne.s et aux Canadien.ne.s que, même si les opinions divergent quant à l’avenir des combustibles fossiles, les représentants du gouvernement et notre industrie ont fait front commun. Je pense que les Britanno-Colombien.ne.s peuvent et doivent être fiers.ères de savoir que les opinions et les points de vue ont été mis de côté et remplacés par un objectif commun et altruiste de faire ce qu’il faut pour les citoyens de la province.